Etudiants qui respectez la vie humaine et vous médecins qui ne tuez pas vos patients ; N’ayez pas peur.
Bien sûr on récusera vos idées, on vous écartera des commissions et des places. On lèvera contre vous l’étendard sanglant de la tyrannie expérimentale.
Mais n’ayez pas peur, vous êtes du côté de la vérité : c’est la maladie qu’il faut vaincre, et non le malade qu’il faut attaquer.
Toute l’histoire de la médecine est là pour nous en assurer.
Cette journée est placée paraît-il sous l’égide de la mission du Bicentenaire de la Révolution Française : Eh bien, savez-vous que 11 ans après la Déclaration des Droits de l’homme un philosophe s’avisa de soumettre au gouvernement d’alors un projet de loi défendant : » … d’étrangler, d’étouffer, de saigner aux quatre membres ou autrement faire mourir aucun individu attaqué de rage, d’hydropholie ou autre maladie quelconque donnant des accès, des convulsions aux personnes…. » et que cette loi ne fut même pas proposée, même pas discutée ?
Et que 12 ans plus tard naquît un enfant nommé Louis Pasteur ?
Ceux qui ont libéré l’humanité de la peste et de la rage n’étaient pas ceux qui étouffaient les enragés entre deux matelas ou brûlaient les pestiférés dans leur maison!
La morale médicale est fort simple, et se résume à ceci : la haine de la maladie et l’amour du malade.
Puis-je vous rappeler que 400 ans avant notre ère, un homme fonda la médecine en jurant : « je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté. Et je ne donnerai pas de poison homicide, quiconque m’en prierait, ni ne suggérerai pareil usage, et je ne donnerai pas à une femme de pessaire abortif ».
Deux notions dans la même phrase : pour Hippocrate, le médecin, n’est ni avorteur, ni euthanasiste.
Et avant que des pays, autrefois civilisés, l’aient renié par un vote, tous les maîtres de la médecine, pendant deux mille ans et plus l’ont constamment juré sous des formes diverses.
Assaph, médecin juif du VIIe siècle « Ne vous avisez pas de tuer quiconque par des sucs de racines et ne faites pas boire une potion abortive à une femme enceinte par adultère » ;
– Amatus Lusitanus, médecin juif portugais 1511-1568 « Je n’ai jamais tendu à quiconque une coupe remplie de poison mortel. Aucune femme n’a avorté avec mon concours » ;
– la Tephilath Harofim de Jacob Zahalon, médecin et rabbin d’Italie 1630-1693 « Seigneur délivre-moi de la main du méchant, de la main de l’inique et de l’oppresseur. Ne me mets en leur pouvoir même pour un court moment, pour que je ne prenne aucune part à leurs festins pour administrer une drogue, un breuvage ou un poison qui pourrait nuire à un homme ou qui ferait avorter une femme » ;
– Jusqu’au Serment de Genève après les horreurs de la guerre mondiale « Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient. Je garderai le respect absolu de la vie humaine, dès la conception ».
Chacun dans sa langue et dans sa culture, ces médecins ont exprimé au cours des siècles cette vérité que rappelait Pie XII en 1951 : « Tout être humain, même l’enfant dans le sein de sa mère, a droit à la vie, reçue immédiatement de Dieu et non des parents ou de quelque société ou autorité humaine. Donc il n’y a aucun homme, aucune science, aucune autorité humaine, aucune indication médicale, eugénique, sociale, économique, morale, qui puisse exhiber ou donner un titre juridique valable à disposer directement ou délibérément d’une vie humaine innocente »
Et le dernier Concile l’a résumé en une constatation terrible : « l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables ».
Tout abandon de cette évidence repose sur un contresens énorme « Un foetus n’est pas un homme » (et voilà pour l’avortement). « Un zygote n’est pas un être humain » (et voilà pour la manipulation expérimentale).
A propos savez-vous pourquoi on réclame la vivisection des embryons dits surnuméraires ? Parce qu’un embryon de singe coûte cher et un embryon de chimpanzé encore plus. Alors que l’être humain très jeune s’il n’est plus protégé par les lois, n’a plus aucune valeur.
Mais un embryon de moins de 15 jours est-ce bien un être humain ? Et ce zygote du jour ? N’est-ce pas la cellule la plus indifférenciée qui soit ?
Au-delà de l’immense diversité des allèles qui rendent chacun de nous unique et irremplaçable, chaque sexe marque de son empreinte le message génétique. La méthylation spécifique de l’ADN porte sur certains passages chez le mâle, alors que cette empreinte se fait sur d’autre passage chez la femme. Chez la souris, les manipulations de SURANI ont montré qu’un zygote (même diploïde, même complet) s’il ne porte que l’empreinte masculine, ne peut donner un enfant ; seulement des membranes ou des vésicules. C’est, en pathologie, la môle hydatiforme.
Et réciproquement un zygote même complet, même diploïde, mais ne portant que l’empreinte féminine ne peut donner un enfant, mais seulement des pièces détachées : du poil, de la peau, de la dent. En pathologie c’est le kyste dermoïde.
Dans la sphère d’un millimètre et demi du zygote fécondé l’empreinte préfigure déjà la division du travail ; au père la construction de l’abri et la quête de la nourriture (les membranes et le placenta), à la mère l’élaboration de l’enfant.
Et comme les deux empreintes sont simultanément nécessaires, et qu’elles se modifient peu à peu à chaque génération cellulaire (la régulation des protéines du choc thermique change dès la première division en deux cellules) le zygote nous apparaît aujourd’hui comme la cellule la plus différenciée qui puisse être puisqu’elle renferme tous les secrets de la différenciation cellulaire que ses descendantes oublieront peu à peu, pour justement, se spécialiser. Tous les spécialistes s’en aperçoivent, apprenant de plus en plus de choses sur de moins en moins de choses, ils savent presque tout sur presque rien en oubliant tout le reste.
Ici, permettez-moi de transmettre aux représentants des mass-média, s’il y en a dans la salle, une nouvelle d’importance ; La parthénogenèse artificielle, sauf miracle évident, n’est pas possible dans notre espèce. Finie la prétention de faire féconder l’ovule par le globule polaire d’une amie, pour éviter l’intervention du mâle. Fini le cauchemar de la grossesse patrocline par l’introduction de deux spermatozoïdes dans un zygote préalablement privé de son noyau légitime. Finie la rêverie du milliardaire espérant d’une cellule somatique, faire germer un clone à son image!
Il faut l’empreinte du père et celle de la mère pour engendrer un être humain.
Pardonnez-moi ces deux parenthèses, l’une historique, l’autre ultra moderne. J’aurais pu résumer le tout, car la médecine possède en définitive une conception fort claire et fort simple de l’homme.
Parce que dès sa conception il est membre de notre espèce, tout être humain à droit à la vie et s’il est malade il a droit à notre dévouement.