M. et Mme Antao

 Portugal (Viseu) : M. et Mme Antao

Domitilia et Manuel Antao, sont portugais. Leur fils Pedro, est atteint de trisomie 21. Ils ont rencontré le Professeur Jérôme Lejeune en 1980, quand Pedro était bébé. Le 11 avril ils seront à Notre-Dame de Paris pour la célébration de l’enquête diocésaine de la Cause de béatification et canonisation de Jérôme Lejeune.

« Devant le problème de Pedro, le monde s’est abattu sur nous…

Pendant presque deux ans, nous nous étions  perdus sur la route du découragement et la douleur consumait notre coeur, jusqu’au moment oú le Seigneur nous a envoyé  le Professeur Lejeune, Son messager et notre Bon Samaritain.

Pedro est né en 1978. En 1980 – les médecins de Lisbonne ont dit à une de mes amies qui avait une enfant handicapée d’aller à Londres ou à Paris. Je me suis demandé qu’ai-je fait ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ? A ce moment-là une de mes cousines habitait Paris ; je lui ai demandé de trouver un médecin à Paris pour Pedro. Au Portugal les médecins ne s’intéressaient pas à cette maladie, ils n’étaient pas concernés. Elle m’a dit « sois tranquille je vais voir… »

Un de ses amis lui a parlé du Pr Lejeune. Ma cousine m’a dit « je t’ai trouvé la ‘plus grande’ personne face à la maladie de Pedro ».

On s’organisait pour venir à Paris avec Pedro, mais quelques temps plus tard, ma cousine m’a dit « le Pr Lejeune va à Lisbonne pour un congrès et il nous a contactés pour nous dire qu’il veut bien voir Pedro au Portugal pour vous éviter le voyage à Paris ». Le Pr J. Lejeune a demandé notre téléphone pour nous contacter lui – même directement ; cela m’a beaucoup touchée. Il m’a appelée de Lisbonne en me disant qu’il était disponible à l’hôtel pour voir Pedro, qu’il nous attendrait.  Je lui ai dit qu’on ne pouvait pas arriver immédiatement car nous étions à 300 km (et la circulation à l’époque était difficile), il nous a dit de faire appeler par la réceptionniste de l’hôtel à notre arrivée. Le jour suivant nous sommes allés à Lisbonne et quand nous sommes arrivés à l’hôtel, la réceptionniste l’a appelé et il est descendu immédiatement.

Cela nous a touchés beaucoup : son regard, tout ce qu’il a fait avec Pedro et avec nous, la façon dont il nous a traités ; nous n’étions pas habitués à cela. Il nous a amenés à sa chambre d’hôtel, c’est là qu’il a vu Pedro, avec tendresse et humilité, à genoux, près de son lit.

Mon mari lui a demandé « qu’est ce que je vous paye ? » il a dit  « rien c’est le gouvernement de France qui me paye pour soigner les enfants malades ».

A ce premier rendez-vous, à Lisbonne, il a tout de suite soulagé notre douleur, il nous a donné un espoir vraiment solide quand il nous a promis: « Je ferai, pour lui, le meilleur que je puis et que je sache, avec l’aide de Dieu ». La grandeur de son Humilité renfermait son immense savoir.

Il nous a traités, nous, un couple étranger, comme de vrais frères, avec son savoir être auprès des pauvres, de ceux qui souffrent. Une leçon qui nous a vraiment  marqués.

Après nous sommes allés le voir très régulièrement à Paris, nous venions en voiture du Portugal pour cela.

Le Professeur Lejeune avait tout son temps chargé pourtant il était toujours disponible pour nous recevoir, pour écrire une lettre amie, pour nous avertir, pour nous conseiller avec la tendresse  dans son sourire et la douceur dans son regard.

Parfois, je pense que Pedro lui a copié son sourire.

Le Professeur Lejeune a fait (et il le fait encore, chaque jour) de Pedro un jeune autonome, responsable, bien intégré au travail et dans la communauté,  qu’il aime et oú il est aimé, et, souvent il dit avec conviction: « Je suis heureux ».

Pour nous tous, le Professeur Lejeune continue d’être vivant. »

 

Domitília e Manuel Antão